La communication robotique d’Urban Comics sur les réseaux sociaux

L'édito de Nico n°4 La communication robotique d'Urban Comics sur les réseaux sociaux

Il m’arrive parfois de manquer d’objectivité concernant Urban Comics. A cause du fait que je suis un fan de DC Comics. Cependant, il faut reconnaître que l’éditeur français de Batman est plus qu’à la traine en terme de communication digitale.

Et cela a été une nouvelle fois évident avec les annonces des prochaines parutions ou la mort d’un célèbre dessinateur.

Des annonces prédéfinies

Lorsque Urban Comics annonce un titre sur les réseaux sociaux, la publication répond à un canevas très strict. Une ou deux phrases qui résument l’intrigue. En réalité le début du texte qui sera en quatrième de couverture de l’album. Puis une dernière phrase qui annonce la sortie, et renvoie vers le site d’Urban grâce à un lien. Le tout agrémenté d’une photo. Les annonces s’éloignent très rarement de ce format préétabli et surtout fade.

Par conséquent, Urban parle très peu des auteurs dans ses publications. Dans la dernière salve d’annonces, l’éditeur ne mentionne pas les noms de Geoff Johns et Gary Frank pour Geiger. Ni ceux de Sean Phillips et Ed Brubaker pour Sleeper. Pourtant le duo est mythique, le concurrent Delcourt n’hésite pas à profiter de leur notoriété.

Le nom des auteurs n’a été énoncé qu’à quelques rares exceptions (One Dark Knight de Jock). C’est une erreur car les artistes sont devenus de véritables produits d’appel.

Pendant ce temps, le concurrent direct qu’est Panini (qui est pourtant loin d’être parfait), transforme ses annonces en événements. L’éditeur italien implique ses followers en donnant un indice sur la prochaine annonce, et n’hésite jamais à mettre en avant les auteurs.

Réglé comme une horloge

En prêtant attention, vous pourrez remarquer qu’Urban Comics publie toujours à l’heure pile. Même lorsqu’il s’agit d’annoncer le report à la dernière minute de Swamp Thing Infinite, Urban poste la publication à dix heures pile. Un manque flagrant de spontanéité puisque cela démontre que les publications sont programmées à l’avance.

CM, où es-tu ?

On peut se poser la question : est-ce qu’Urban a un community manager ? Les interactions avec les internautes sont très peu nombreuses, et très souvent, il s’agit d’un copier-coller d’une même phrase. Cela donne l’impression de parler à un bot. Une fois de plus, il y a un manque de spontanéité.

RIP Neal Adams et George Pérez

La communication digitale demande de la réactivité. Surtout en cas de crise. Si les morts de Neal Adams et George Perez ne sont pas des crises dans le sens strict du terme, ce sont des moments importants. Les deux dessinateurs ont marqué le monde du comics, et spécialement DC Comics. Neal Adams a bouleversé le genre super-héroïque, en compagnie de Dennis O’Neil, avec Green Lantern/Green Arrow. George Pérez a dessiné Crisis on Infinite Earths, le premier grand event de l’histoire des comics.

Sur les réseaux sociaux, les hommages ont été abondants. Les sites spécialisés ont rapidement mis en ligne un article sur le sujet. Panini Comics a rendu hommage aux artistes en mentionnant leur travail chez Marvel. Quant à Urban Comics, éditeur de DC Comics en France, il n’y a pas eu un seul mot pour Neal Adams. Pour Pérez, Urban a proposé une publication sobre.

Les circonstances sont tragiques, cependant, ces deux décès sont des instants-clés. La première occasion manquée prouve qu’Urban Comics ne se soucie que très peu de sa communication en ligne. Heureusement, l’éditeur s’est un peu rattrapé.

Un lien presque inexistant avec le public

De nos jours, le public aime avoir des interactions avec l’éditeur ainsi que de la transparence. Quasiment tous les éditeurs proposent un lien via les réseaux sociaux en répondant simplement aux questions ou en commentant lorsque les lecteurs discutent de leurs livres. 404 Comics et Hi Comics n’hésitent pas à parler de l’envers du décor.

Urban Comics a pendant un court laps de temps tenter de créer du lien avec ses lecteurs grâce à sa newsletter sur Substack. L’abonné avait droit à des infos, et le directeur d’Urban répondait aux commentaires. Malheureusement, les newsletters étaient publiés de manière sporadique et semblent avoir été abandonnées.

Pour un éditeur aussi important, c’est vraiment dommage de ne pas engager un véritable community manager, de se contenter d’une communication impersonnelle et uniquement commerciale. Je suis persuadé que cela repousse des lecteurs potentiels.

Publié par Nico

Je m'appelle Nicolas, j'ai fait des études en communication ainsi qu'en arts du spectacle. Je suis fan de cinéma, de séries télévisées, et surtout de bandes dessinées.

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